épisode 9 - Labastide-Murat - Séniergues - Montfaucon

Rédigé le 08/07/2023
la mairie


Rappel / pour retrouver l'épisode 8 -Caniac-du-Causse facilement, c'est ICI / épisode 8

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La résistance dans les cantons de Lauzès

LABASTIDE-MURAT
SÉNIERGUES
MONTFAUCON

 

LABASTIDE-MURAT

Extrait d’un document émanant du Musée de la résistance de Cahors – 15/02/2007) :

Labastide-Murat se trouve près du centre géographique, situé à Lauzès, des trois secteurs de la Résistance A (Gourdon-Souillac) - B (Figeac-St.Céré) - C (Cahors). Cette position géographique a donné à Labastide-Murat un rôle important de contrôle avec un bataillon statique de 60 hommes.

Le poste émetteur tenu par «Gisèle» a permis de coordonner les actions de la Résistance, à la Libération, y compris dans les départements voisins, comme à Égletons par exemple.

C'est à Labastide-Murat que fut préparé un plan d'attaque de Cahors par les maquis. Dénoncé par un policier, jouant le double jeu, fusillé à la libération, ce plan ne put être appliqué”.

Les maquis purent s’appuyer sur des sympathisants actifs à Labastide : la famille MAURY, René MESPOULET, Odet DELMAS à Caniac-du-Causse.

Le 14 juillet 1944, alors que les Allemands sont encore dans le Lot, les F.T.P. défilent à Labastide-Murat.
Il y avait un maquis important à Labastide sous les ordres de MESPOULET
Jean CHAUSSADE né à Lagrènerie alias MICKEY officier de liaison de la zone sud-Lot des groupes VENY faisait s’entrainer les nouvelles recrues de Labastide-Murat sur la rive droite du Vers, vers la Combe de Mazard.

 

Extraits du livre “ma résistance” de Gilbert VERDIER résistant des maquis CHAPOU :

- “Une autre fois, on nous signala la présence d’un G.M.R. en permission dans les environs de Labastide-Murat. Il fallait être inconscient pour venir se reposer dans un département où l’on connaissait trop bien, hélas, la participation de cette formation dans la répression des activités résistantes. Son inconscience lui fut funeste “...
- “Quand à madame et monsieur MAURY de Labastide-Murat, c’est bien souvent qu’ils nous offrirent le gîte et le couvert. Ils s’engagèrent tant pour la Résistance qu’ils durent à leur tour passer dans la clandestinité et confier leur épicerie à Pierrette, la soeur de madame MAURY, qui continua à nous héberger quand le besoin s’en faisait sentir”.

 

Un poste-émetteur était installé à Labastide-Murat. C’est lui qui appellera des renforts pour soutenir l’opération dite d’Égletons en Corrèze où 700 Allemands étaient encerclés par les F.T.P.”.
Discret sur les missions de ”l’équipe de sécurité”, Gilbert VERDIER était présent au cimetière de Bagnac-sur-Célé, lors de la cérémonie à la mémoire des 14 tués le 23 juin 1944 à Lavayssière.

 

Extraits de “Ombres et espérances en Quercy”
Picard et Chaussade - Éditions de la Bouriane :

“...De Puy-l'Evêque à Labastide-Murat :
Certains groupes sont restés très autonomes soit pour des raisons d'isolement géographique soit par goût d'indépendance. Parmi eux se situent les résistants de la vallée du Lot entre Cahors et Fumel avec Puy-l'Évêque comme centre de rassemblement, et ceux de Labastide- Murat”.

“Labastide-Murat (de par sa situation entre Gramat et Cahors, à proximité de la nationale 20, intéresse particulièrement l'Armée Secrète (A.S.).

Dès 1942 un petit groupe de sept hommes est organisé, groupe qui comprend douze résistants le 1er janvier 1943 aux ordres de René MESPOULET. Le noyau actif est constitué par René MESPOULET, Odet DELMAS, Charles MAURY Paul CAUSSAT, Ernest FAURIE, Yves FAURIE et CARBONNEL sans oublier DELPECH et son épouse, maîtresse femme et admirable résistante dont le café sert de lieu de rendez-vous pour les agents de liaison. Le groupe sert de soutien au maquis de Caniac commandé par RAOUL ; c'est par son intermédiaire que les armes sont transportées de Saint-Céré vers RAOUL.

En mars 1944, à la création des F.T.P.F., une partie du groupe avec Charles MAURY passe à cette organisation. Une partie des armes sera mise à l'abri par ceux qui sont restés fidèles à l'Armée Secrète-VÉNY.

Début mai, toujours grâce aux DELPECH, MICKEY peut continuer ses séances d'instruction et se rend souvent dans une grande cabane située sur les pentes à l'ouest de la route de Vers où il trouve un petit groupe très dynamique mais grignoté par les groupes F.T.P.F. Le groupe franc A.s.-VÉNY de Labastide-Murat disparaît en tant que tel fin mai pour être intégré aux F.T.P.F. Il continuera à soutenir le maquis de Caniac qui est sous la responsabilité de DÉFENIN.

Un certain nombre de résistants de 1942 se retirent purement et simplement de toute organisation. Ce sera une perte sèche pour la Résistance dans son ensemble”.

 

Extrait du tome 3 des chroniques du Musée de la Résistance :

Le poste émetteur de Labastide-Murat :

Les communications entre Résistants dans les “années 40” étaient difficiles. Des agents de liaison, souvent des femmes, firent de très nombreux déplacements à bicyclette, parfois plusieurs centaines de kilomètres, Cahors-Lyon par exemple.

Un petit émetteur-récepteur radio, appelé “boîte à biscuits”, permettait dans le meilleur des cas, des contacts entre maquis.

Paradoxalement, les rapports avec Londres étaient plus faciles, mais exigeaient de grandes précautions. C'est ainsi que pendant que le radio anglais “PEULEVÉ” émettait, en morse, aux “Quatre-Routes”, la fille de la maison surveillait sur le balcon le passage éventuel du petit avion “mouchard” allemand, servant au repérage.

Un poste émetteur-récepteur avait été installé par les F.T.P. aux tours de Saint-Laurent, mais la plupart du temps, c'était une valise transportable d'un lieu à l'autre qui permettait aux “VÉNY” les liaisons avec l’Angleterre. Les messages étaient codés.
C'est par lui que les F.T.P du nord du département du Lot, reçurent l'ordre de secourir les F.F.P. de la Corrèze, aux prises avec les éléments de la “Brigade Jesser”, venus en renfort de la garnison allemande assiégée à Egletons.

Exemple de messages relatifs à cette opération :
X.Y.P.C.4.B à H : désirons avoir renseignements sur C.23.26, lieutenant Raymond en position dans région Egletons – L’unité a-t-elle été engagée dans le combat ?
Réponse : H à X.Y. La 23.26 a été engagée dans le combat – est descendue au repos depuis trois jours – Egletons est libérée – les opérations terminées – la 23.26 est revenue sur ses anciennes positions.
Le poste est utilisé aussi par l'intendance.
De Michel à Gaston – P.C. ne possède plus que trente cinq litres d'essence réservée au motard. Donne des ordres immédiatement”.

Rapports de la gendarmerie nationale :
26/02/44 : Importante opération allemande à Labastide-Murat – 8 arrestations.

 

SÉNIERGUES

“Marguerite” épouse du Colonel GEORGES boîte aux lettres des maquis, résidait à Séniergues, une position centrale dans le Lot, village situé près d’un axe routier important.
 

MONTFAUCON

 

Extrait de document émanant du Musée de la résistance de Cahors – 15/02/2007) :

Le sanatorium de ce village ravitailla le maquis de Caniac, qui obtint notamment de lui les premiers ustensiles de cuisine. Le 15 décembre 1943 son directeur le docteur POLACK, ancien Médecin colonel de la Marine, dont la famille et celle de sa femme servaient la France depuis des générations, fut arrêté. Lui-même, son épouse Juliette, sa belle-fille Denise et sa petite fille Martine, âgée de 15 mois, furent gazés à Auschwitz en début d'année 1944”.

Lazare POLACK était né le 23 août 1884 à Bordeaux d’une famille de plusieurs générations de militaires. Médecin-Colonel de l’armée, Lazare Polack parti à la retraite en 1933, devint Directeur du sanatorium de Montfaucon ancien séminaire désaffecté suite à la séparation de l’Église et de l’État en 1903. Il soigna les soldats gazés pendant la guerre de 14/18.


Révoqué par le gouvernement de Vichy qui interdisait l’emploi des Juifs dans l’Administration, Lazare POLACK fut pourtant réintégré en juin 1942 en application de dérogations s'appliquant aux citoyens Français depuis plus de cinq générations... Il était estimé de tous ceux qui l’ont connu et de tous ceux qui ont travaillé avec lui.
La Gestapo est venu l’arrêter le 15 décembre 1943, à Montfaucon. Les nazis ont emmené son épouse Juliette ainsi que leur belle-fille Denise Polack et sa fille la petite Martine.
Tous les quatre furent internés à Saint-Michel-de-Drancy de sinistre mémoire, puis déportés à Auschwitz où ils furent gazés.
Lazare Polack et sa famille étaient de bons Français ; leur seul tort était d’être ”juifs”.

Rapports de la gendarmerie nationale :
7/04/44 : Exécution à Montfaucon des nommés C. et C., soupçonnés de faire partie de la milice, par des inconnus.

 

 


 

 

à suivre... épisode 10 - Saint-Géry - Vers

Le 6 avril 1944 vers 22 heures, 80 terroristes investissent la gare de Conduché...